20/06/2022
La Réserve Fédérale américaine semble déterminée à contenir l’inflation: elle anticipe un maintien des fonds fédéraux au-dessus du taux neutre de long terme au moins jusqu’en 2024 et elle n‘a pas réagi pour le moment à la poussée des spreads de taux des obligations corporate. La détermination de la BCE est quant à elle mise à l’épreuve par l’écartement des taux souverains au sein de la zone euro.
Les banques centrales font face à un délicat exercice de pilotage entre lutte contre l’inflation et risques liés aux hausses de taux.
Pour la Fed, le risque tient aux spreads de taux des obligations d’entreprise (AAA / high yield) ; il a atteint 440 points de base, seuil qui en 2018 avait entrainé un renversement de politique. Pour l’heure, la Fed semble déterminée à maintenir les taux des fonds fédéraux au-dessus du taux neutre à long terme au moins jusqu’en 2024.
Pour la BCE, il porte sur l'écartement des spreads de taux souverains en zone euro. Depuis début 2022, l’écart entre les taux à dix ans des obligations d’Etat italiennes et allemandes a cru de 110 points de base, dont plus de 40 de fin mai à mi- juin. L’annonce par le Conseil des Gouverneurs d’une mission sur un instrument anti-fragmentation a suffi à le détendre, pour le moment.
La décrue des cours des matières premières industrielles aidera à alléger les pressions inflationnistes. Elle semble en tout cas confirmer le retournement baissier de la production industrielle mondiale.