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Les prévisions 2021 pour la zone euro et la France assombries par la deuxième vague de Covid-19 (Banque centrale européenne, Banque de France, Insee)

Projections pour la zone euro (BCE) et pour la France (Banque de France, Insee), décembre 2020

15/12/2020

La Banque centrale européenne a abaissé ses prévisions de croissance pour la zone euro pour 2021, en raison de la seconde vague de Covid-19. Toutefois la BCE s'attend à une reprise plus forte que prévu à partir de 2022 et en 2023 le PIB devrait se situer à 2½% au-dessus de son niveau d'avant-crise. Selon la Banque de France, la France ne retrouverait son niveau d’activité de fin 2019 qu’à mi-2022. Les deux banques centrales estiment qu’à court terme, en cas d’évolution défavorable de la crise sanitaire, le PIB ne se redresserait pas, ou très peu.(Mise à jour avec la note de conjoncture de l'Insee parue le 15 décembre)

Prévisions Eurosystème

Les perspectives à court terme se sont détériorées selon les dernières prévisions économiques de l'Eurosystème pour la zone euro : après un rebond plus fort qu'attendu au 3e trimestre, la deuxième vague épidémique assombrit la fin d'année 2020 et le début d'année 2021. La BCE a ainsi abaissé sa prévision de croissance du PIB de la zone euro à 3,9% pour 2021, après une contraction de 7,3% en 2020 (contre respectivement +5% et -8% dans les prévisions établies en septembre).

La BCE a en revanche relevé d'un point de pourcentage sa prévision de croissance pour 2022, à 4,2%. Grâce aux mesures budgétaires et monétaires, en 2023 le PIB réel devrait se situer à 2½% au-dessus de son niveau d'avant crise.

La BCE abaisse légèrement ses prévisions d'inflation pour 2020 et pour 2022. Le scénario de référence prévoit une inflation modérée de 0,2% en 2020 à 1,0% en 2021, puis une augmentation progressive de 1,1% en 2022 et 1,4% en 2023.

Compte tenu de la forte incertitude entourant l'évolution de la pandémie et ses effets économiques, la BCE a envisagé deux scénarios alternatifs. Dans le scénario modéré (diminution de la virulence du coronavirus, déploiement rapide des vaccins et des effets économiques contenus), le PIB réel rebondirait de 6,0% en 2021, atteignant le niveau d'avant-crise dès la fin de 2021, avec une inflation remontant à 1,5% en 2023. En revanche, dans le cas d’un scénario sévère (résolution plus tardive de la crise sanitaire et conséquences économiques importantes), l’augmentation du PIB réel resterait très marginale : en 2023 il se situerait toujours près de 2% en dessous de ses niveaux d'avant la crise, avec une inflation de seulement 0,8%.

Synthèse réalisée par la Documentation de Rexecode, voir ci-dessous la référence du document

Eurosystem staff macroeconomic projections for the euro area
Banque centrale européenne, 10 décembre 2020

 

Selon les dernières prévisions de la Banque de France, l’économie française subit en fin d’année 2020 un nouveau choc négatif lié à la reprise de l’épidémie et aux mesures sanitaires. Le deuxième confinement, allégé fin novembre avec la réouverture des commerces, aura un impact significatif mais "beaucoup moins fort" que celui du printemps. Le PIB reculerait ainsi d’environ –9% sur l’ensemble de l’année 2020.

Dans son scénario central (l’épidémie se poursuit, et le déploiement généralisé de vaccins ne serait pleinement effectif que vers fin 2021), la Banque de Franc estime que la croissance du PIB s’élèverait à environ 5% en 2021 et en 2022, et que le niveau d’activité de fin 2019 ne serait retrouvé qu’à mi-2022. En 2023, la croissance resterait légèrement supérieure à 2%.

En raison de la forte incertitude, la Banque de France a choisi d’arrondir ses chiffres de croissance. Elle examine aussi des scénarios alternatifs.

Dans un scénario plus favorable (avec une nette amélioration de la situation sanitaire dès le début 2021), le PIB français rebondirait plus fortement en 2021 (+7%) ; à l’inverse en cas de scénario "sévère" (virus encore très virulent en France et dans le monde), le PIB ne se redresserait pas (–1%).

La Banque de France estime que la trajectoire de la zone euro, dans le scénario central, serait assez similaire. En moyenne, la chute du PIB serait plus modérée qu’en France en 2020 (autour de –7%), suivie par un rebond un peu plus faible en 2021 et en 2022 (environ +4%). Des prévisions similaires à celles (arrondies) de la BCE.

Projections macroéconomiques France - décembre 2020
Banque de France, 14 décembre 2020

Dernière minute :

Note de conjoncture de décembre
INSEE, 15 décembre 2020

Au total sur le quatrième trimestre 2020, l’activité retomberait à 8% sous son niveau d’avant-crise (l’écart s’était réduit à 3,7% au troisième trimestre), soit un recul d’environ 4% en variation trimestrielle. L’emploi serait également pénalisé par le deuxième confinement annoncé le 28 octobre : après le rebond vigoureux observé au troisième trimestre (+400.000 créations nettes entre fin juin et fin septembre), l’emploi salarié reculerait à nouveau au quatrième trimestre 2020 (– 300.000 prévu). En moyenne annuelle, le recul du PIB en 2020 est confirmé à –9%.

En 2021, l'Insee table sur une stabilisation progressive de la situation sanitaire, qui permettrait d’ici juin de retrouver une activité économique proche de celle observée pendant l’été dernier. Cette prévision s’appuie notamment sur l’enquête Acemo-Covid (Insee-Dares). Le PIB rebondirait de +3% au premier trimestre 2021, puis de +2% au deuxième. L’activité en juin 2021 ne serait ainsi plus "que" 3 % sous son niveau d’avant-crise. L’acquis de croissance annuelle s’élèverait mi-2021 à 6%.

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